
June Wade souriante accueille l’œil pour œil, notre regard alors s’envole vers le cosmos, par le biais de la tête d’épingle qu’est la pupille, qu’elle agrandit jusqu’au « void » d’un trou noir. Dans ses sculptures et ses objets signifiant qui sont accrochés ou posés, dans un belle galerie où s’affiche d’ordinaire l’extraordinaire de ce goût jaloux des beautés antiquaires. Dans ces regards cyclope aux cils alourdis des objets merveilles de June Wade, depuis l’ourlet délicat des paupières se déploient, comme pour nous toiser d’une séduction morgue, des cils arachnéens, formés de formidable fils de fée aux perles infimes et précieuses. C’est ici, tout un univers de narration qui se dévoile dans cette exposition très, trop éphémère, comme une performance du 14 au 22 octobre dernier.


La pratique d’expression de June Wade est également proche de la marionnette, même si on lui préfère l’anglicisme de puppetry, dont on se permet la traduction grâce aux délicieuses consonances anglaises de son nom.
Son travail remarquable et neuf se situe entre la déclaration d’intention singulière et le pari du jeu, pour cette jeune artiste, issue d’une formation en design textile et en tissage à l’école Duperré, c’est durant ces formations qu’elle crée ses premières sculptures textiles. Jeune plumassière, une discipline exigeante, où toute les délicatesses et la précision comptent autant que l’inspiration, pour tisser en maniaques ordres des plumes pour offrir de frêles battements à la marche des robes de diva.
Les modèles crées par June Wade, outres ces formidables sculptures oculaires sont aussi des masques aux paupières closes, où les larmes forment des colliers aux perles de verres qui forment des bustiers pour les peines. Les iris sont en céramique, dont elle a recensé toutes les nuances réelles ou de son invention sensitive dans un tableau de gouttes imaginaires. Les cils perlés qui animent ces cyclopes fardés ont des finitions d’une précaution virtuose.
D’autres petits modèles, nombreux personnages ou hybrides merveilleux et terrifiants qu’elle a formés dans des structures de fil de fer tendues de fines soieries ou de voiles, créent un florilège de protagonistes pour contes atroce et merveilleux.



La radiance tempérée par l’humilité de cette artiste, qui était accueillie rue de Lille par un oncle bienveillant, pointure de l’antique et du goût, lui a permis de présenter ces objets accrochés à hauteur de vue sur des murs tendus de velours chartreuse. Ils ont séduit tant, qu’un espace d’un temps hirsute s’est installé entre nous, pour discuter autour de toute ses réalisations artistiques. On aimerait la revoir vite, dans une proposition animée, entre le cabinet de curiosité et le théâtre des ombres.






ces sites : https://www.instagram.com/junewade.art/?hl=fr
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