Kinky

Carantion, from Solo Show Masion Bourbon Mai 25

L’académie des mutantes et exposition de Cristiano Codeço de Amorim

  • Conférence de Quentin Dubois : « puissance de (dé)figurations du queer. Carte blanche à trou noir
Montage Nef et Shoking Pink aux Poules cagoules ©B Boucquey

C’est la pleine saison des remises de prix, entre ceux des fins de cursus universitaire ou de festival de cinéma, nous c’est à l’académie des mutantes qu’on assistait au CAPC le 17 mai. Nous n’étions pas à Westchester au Salem Center le séjour des X-men and X-Women, des mutantes que je connais bien, mais dans un festival des expressions des mutations de la société, queer, trans, en les termes de cette cohorte créative et fière revendiquant ses libertés d’expression et de formes et de présences dans l’espace public, LGBTQI et plus, qui déroule son programme aux performances dans l’académie des mutantes.

Retraité du mouvement « Androgyne » et semeur de troubles en soirée, je reste malgré tout aux aguets des expressions, ne cherchant pas le satisfecit, mais bien le courant vivant des expressions de générations en découverte et en affirmation, à une époque de retour des hypocrisies. J’observe, après ceux ayant laissé leur placard bien ouvert, ceux-là qui les balancent par la fenêtre et construisent avec les planches et des tréteaux leurs soirées de spectacles drag ou d’un karaoké des refrains en chœur de la gaytitude la plus affirmée. On n’est pas là pour draguer, loin de là, ni l’inverse.

Cette drague qui pèse à mes mémoires comme un processus d’humiliation et de pénible adaptation aux erreurs de jugements.

Donc, c’est aussi demeurer joyeusement indépendant et militant du soutien.

On ouvre donc toutes nos perceptions et notre disponibilité la plus complète aux intervenant en l’occurrence à l’éditeur de la revue (Trou Noir) et au sociologue en chaire à Vincennes, philosophe des économies libidinales.

  • Paul B Preciado ©MLemonde
  • Donna Haraway
  • Quentin Dubois

Les économies libidinales…

A mon niveau, c’était principalement dépenser ses économies et son salaire, dans tous les bars gay du marais, se pinter à coup de bière pour trouver le courage et l’inconscience d’engager la conversation avec son voisin, voire parfois de passer sa soirée dans un lieu des économies du transfert, de ma poche à la caisse, pour plus d’humiliations, autant dire dépenser sa belle jeunesse dans une spirale du mal être et de la confusion. On préta donc toute sa disponibilité intellectuelle, à la très longue digression du philosophe, notant ses tics d’un prurit récurent et cette coupe steam skin punk, ces détails procurant un peu de fantaisie, on remarquera d’ailleurs sur sa photo de l’université une seyante mèche peignée sur la droite du plus bel effet, comme un appel du pied envers tou.te.s les extrémistes de tous bords, accouplons-nous !       

Quentin Dubois dont le nom résonne d’évocation de la médiévale vaillance et de la cognée, c’est ainsi qu’émergent dans une longue démoonstration, de dé- figuration, pourtant nous ne sommes pas un jury, mais un public, qui doit entendre comme se figurer la dé figuration, comme on re construit la dé construction. Se sont comme un couplet et des refrains à cocher dans cette logorrhée, l’évocation de la puissance de (dé)figurations du queer, qui prend la forme en définitive d(une plateforme de citations. Une courante démonstration dédiée aux stars du moment dans le rayon de « la déconstruction des genres », telles Donna Haraway, oui nous aimons les poulpes, aussi et d’amour, à savoir au passage.. On espère que les intellectuel.le.s du 25e siècle parviendront à sanctifier, par la traduction contemporaine, l’éloquente prose alambiquée aux sucs de la rigolade, en pensées claires et engageantes. Quand quelques citations de poses saillies d’un Paul B Preciado, le trans homme au blouson et coupe de bon petit faf qu’il enfile pour parachèver son look, performant une prose à l’encontre de la tempérante tolérance des contrariétés, le tout avec lubrifiant et accessoire.

On espérait des exemples un peu plus funk, on va le dire, mais l’advenue en deuxième partie de conférence, de l’évocation d’une description du regretté Guy Hoquenghem, qui permet au philosophe contemporain d’agiter la période du Guy 68, anti bourgeois déboulonnant la statue des enfances, les bambins bien peignés comparés à des mêmes en perpétuation du modèle de miroir social, en gros tout ce qui peut faire fâcher tout rouge les fachos tendance Figaro-CNews, et relancer des polémiques indignes de nos intelligences mutantes.

Le Guy divin demeurant pour ma part créateur d’une illumination des relations entre Jean et le Christ, dans son roman « la colère de l’agneau », qui imagine entre autres le sauveur en retraite dans un ashram lévitant comme un Jedi dans un asana devant témoin qui restera un grand moment de découverte adolescente. Et c’est finalement en fin de monologue et après les applaudissements réveillant les somnolences de l’audience, que nous avons vaillamment tenté d’échanger avec les impétrants, invités par la clairvoyance et le courage du commissaire d’exposition curateur Cédric Fauq.

Mais, tentant de partager notre sentiment de la figuration Queer sans le Dé-figurer. Le queer pour poser le conteste en bref, pour nous est un élément constitutif d’un ensemble de références passant par la vaillance d’un David Hockney en 1963(°) présentant pour son exposition de fin d’études des toiles aux titres et sujets explicites et biographiques. Les rencontres illicites aux feux pétillant sur slack de cuirs dans un parking du Meet Market, d’un titre «  waiting for my man » de Lou Reed en Bowie. De ce trouble comique et grinçant du créateur Leigh Bowery, vertige du common et de l’uncommon in your face, passé à la télévision familiale Britannique, bien avant de nombreux originaux et pas communément fédérateur. Leigh Bowery l’artiste dont les performances et rapports sociaux prenaient place avec ses créations décors et costumes, look du soir à changer au dernier moment, make up and hair compris, dans son appartement des « council housing » (HLM en UK) et célébré en modèle nu de Lucian Freud. Un.e artiste en somme, même si il échappait à toutes les définitions, puisqu’il préférait les soirées en boite de nuit, aux expositions, dans une œuvre qui est présenté avec ferveur et dévotion à la Tate Moderne en format rétrospective et hommage.

  • ©Bruce Bernard Lucian Freud posing in front of two Leigh Bowery
  • Bowie Lou Reed ©reserved
  • David Hockney – Play within a play 1963

À Londres. Mais à la mention de cet exemple dans notre échange, l’on me dit que tout le monde ne connaissait pas et n’avait pas les moyens de voir ça.. À Londres, où je n’ai pas pu me rendre moi-même depuis de longues années de ma retraite de Gironde, suivant les évènements de la sphère des expositions mondiales par les biais numériques, site internet et réseaux. ET…, cela en fut tout de notre échange. Les performances en suite dans l’atrium consolèrent à peine de la misinterpretation des échanges.

Mutantes en chambre.

C’est le week-end suivant, que résonna un écho à cette célébration des mutantes, dans la performance de l’exposition « Kimono » à la maison Bourbon, avec « But, love does cost something« , de Cristiano Codeço de Amorim promu par Irwin Marchal, dans ce qui se révèle lié au sujet précédent : une joyeuse illustration du concept des économies libidinales. Une énergie des désirs.

Dans un environnement de maison de passage décorée en Uma Casa de Familia, se déroule une célébration plastique dédiée au kinky spleen (*), avec des séances de selfie, des expressions sur céramique en narration de capturess d’écrans porno et des sex fil, qui sont peintes sur la surface des céramiques de Juliette Fertin, une évocation autobiographique céramique, comme a pu en réaliser Grayson Perry, également auteur de narration autobiographique en atelier de céramique et grande figure du Camp et Queer, bien qu’hétéro.. Chez l’artiste d’origine portugaise frais démoulé de l’EBABX, se sont autant de clichés repeints d’une narration de rencontres pornographiques et grotesque, par exemple dans un décor de ses cuisson céramiques on décrit un enculement par cône de borne ou est-ce ainsi qu’une conne bornée s’encule ?

  • exposition Cristiano Codeço de Amorim Maison Bourbon 23/05/25 Production Kimono ©B Boucquey.

Logeant dans l’entrée de la maison, une salle de douche, avec un carrelage brillamment posé, nous saluerons la dextérité des carreleurs du Portugal ? L’ambiance est au début de soirée dépeinte sur fond violet, « purple babe », convie l’invocation outre cet hommage aux talents de carreleurs portugais, d’une autres salle d’eau californienne, celle-ci attendant son modèle nu à la Hockney (homme sous la douche ). Place to wash à qui l’on pourrait donner ce titre “The Purple Bathroom is missing its horny nude”.

La performance qui suivit présente 5 glorieuses Fem’s, comme se nomment sur les réseaux de rencontres à l’affut d’un sexe pratique ses dévotes, et le terme par lequel les repèrent leurs pratiquants. Coiffées d’un bibi Rose Shocking format cagoule de rapetout, 5 grandes gigues coulantes et ondoyantes, sur literie froissée, miment de longues contemplations auto ponctuées aux flashs de selfies, leur styliste les a finement carapaçonnées de résilles multicolores assortis d’une fine et chic lingerie de poule aux jours fastes, elles s’enduisent de baby oil au cours de cette cérémonie collective.

Performance Kinky group of Fem’s ©Cristiano Codeço de Amorim Photo©BBoucquey.

Puis, une vidéo sur mur projeté démarre dont la bande sonore délivre un format d’enregistrement l’enquête de l’artiste auprès de rencontres, des témoignages comme peints sur le motif, d’un soir sans lendemain et sans complices mais avec de sacrés complexes. Le modèle fems que l’on film est-elle/il ravissant et émouvante dans son blond portrait de frais, jeune création croquant ses crevettes avec délectation de tous ses doigts à french pastel au soleil couchant d’Arcachon.

Cette cérémonie en chambre agite l’illustration des ravages de la masculinité toxique, dans cette dévotion en application de rencontres sexuelles, entre rejet et attraction tumescente d’une féminité fantasme, chacun protégé et exposé dans son aspect factice. Comme autant de masques qui se présentent en support à l’onanisme carnivore des garçons tristes qui souhaitent avant tout se marier à la conformité de leurs environnements familiaux perclus d’interdits et des grands rejets hypocrites du culte contre le cul.

La démonstration rend le sourire un peu figé, quand les spectateurs ne grimacent pas.

Peut-être par ce qu’elle est bien trop longue, comme toute performance, où le public au garde à vous, goute peu les vertus de représentation d’un sujet dont la modalité économique et libérale au marché du désir est devenu une entreprise de l’oubli au soi consenti. Le sexe est triste, entre pseudos aux clichés détaillant des pratiques et désirs contingentés à un moment d’épiphanie kleenex, on ne se croisera plus, mais cette transaction s’est bien déroulée , presque jusqu’au : « vous me mettrez 5 étoiles ? ».  

Dans un passé pas si lointain, ce sont 5 étoiles d’une collapse suite à coup de poing dans la gueule qui concluait l’entretien entre bichon de salle de bain en bas nylon résille à jarretelle de lingerie et le fort des halles carreleur à ses heures, qu’elle-il avait levé dans un bal des pompiers..

Aîe.. nostalgie..

Auteur de Blog en salle de montage exposition Maison Bourbon du 23/05/25 Cristiano Codeço de Amorim photo ©BBoucquey.

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Pour finir une petite salade IA mélant Klossowski / Duchamp et Beuys, entre autres complices œuvrant bonhommes aux sexualités, les leurs, elles-mêmes assez contrariées à leur époque et questionnant la question du désir et de l’autodétermination…

/Voici une synthèse de la pensée de Pierre Klossowski dans son rapport au désir moderne dans l’art contemporain, et ses échos chez Marcel Duchamp et Joseph Beuys :

Klossowski et le désir : une économie des simulacres

Chez Klossowski, le désir n’est ni manque (comme chez Freud ou Lacan), ni simple énergie vitale : il est flux impersonnel, simulation mobile, traversé par des signes, des images, des rituels. Le corps est pour lui un espace traversé par des forces contradictoires, où le fantasme et la mise en scène tiennent lieu de vérité. Dans La Monnaie vivante, il théorise une forme d’économie libidinale : les corps deviennent monnaies d’échange, valeurs d’exposition, objets de transaction symbolique dans des dispositifs proches du théâtre, de la liturgie… ou de l’art contemporain.

 Duchamp : du corps-machine au fétiche érotico-conceptuel

  • Duchamp, avec La Mariée mise à nu par ses célibataires, même, propose un dispositif machinique du désir, froid, ironique, à la fois sexuel et intellectuel.
  • Klossowski partage cette idée que le désir est mis en scène : c’est un jeu de simulacres, de rôles, de répétitions, où l’objet du désir est moins important que le système symbolique qui l’entoure.
  • Tous deux mettent en doute la subjectivité stable, l’artiste-auteur : Duchamp se retire derrière ses pseudonymes (Rrose Sélavy), Klossowski met en scène ses doubles (Roberte, Octave).
  • Chez les deux, le désir n’est pas à interpréter : il agit comme dispositif artistique.

Beuys : corps, rituel, transformation

  • Joseph Beuys met le corps au centre du dispositif artistique, dans une logique rituelle et énergétique.
  • Comme Klossowski, il pense que le corps n’est pas une chose finie, mais un champ de forces, une scène d’apparitions.
  • Là où Klossowski parle d’opérations liturgiques du désir, Beuys crée des rituels contemporains mêlant politique, guérison et alchimie.
  • Tous deux interrogent le rapport entre image, présence, répétition et performativité du désir.

Pour une scène postmoderne du désir ? Klossowski anticipe une lecture de l’art où le désir ne renvoie plus à un intérieur, mais à un jeu d’inscriptions, de circulations, d’autant plus actuel dans le champ de l’art contemporain post-70. Sa pensée, comme celle de Duchamp ou Beuys, ouvre une critique du sujet, du regard, de l’objet d’art — et propose de penser l’œuvre comme simulation sensible du désir, non comme représentation.

NOTES :

 (*) L’expression « kinky spleen » est une combinaison singulière et suggestive. Voici quelques pistes de traduction selon le contexte :

  • Kinky : en anglais familier, signifie fétichiste, déviant, excentrique sur le plan sexuel, mais aussi bizarre, tordu ou hors norme.
  • Spleen : terme français adopté en anglais, souvent gardé tel quel, désignant un mélange de mélancolie, de langueur, de dégoût existentiel (cf. Baudelaire).
  • « Spleen déviant » – traduction littérale mais expressive : mêle mélancolie et étrangeté sexuelle.
  • « Mélancolie perverse » – plus interprétatif, mais très évocateur.

« Langueur fétichiste » – plus subtil, plus poétique.

« Spleen tordu » – plus familier, un brin punk ou underground.

« Tristesse déviante » – plus classique mais fidèle.

  • « Kinky spleen » pourrait être le nom d’un projet artistique, musical ou littéraire à l’esthétique décadente, sensuelle, subversive, flirtant avec l’érotisme noir ou l’imagerie gothique.

(°) David Hockney a étudié au Royal College of Art de Londres de 1959 à 1962. Sa première exposition personnelle a eu lieu en 1963 à la galerie John Kasmin, à Londres, alors qu’il était encore étudiant au Royal College of Art (entre 1959 et 1962), son travail a été présenté dans l’exposition « Young Contemporaries », qui a marqué la naissance du Pop Art britannique.

Durant cette période d’études et avant sa première exposition solo, il a commencé à explorer des thèmes personnels et novateurs, notamment l’homosexualité, comme en témoignent des œuvres telles que « Doll Boy » (1960-61) ou « Cleaning teeth, early evening (10 pm) W11 » (1962). Il a également réalisé des séries de gravures, comme « The Rake’s Progress » (1961-63). https://www.thedavidhockneyfoundation.org/

Note Bio : Quentin Dubois est philosophe et enseignant à l’Université Paris 8 – Vincennes–Saint-Denis, un établissement reconnu pour son approche interdisciplinaire et critique, notamment en philosophie contemporaine. Ses travaux s’inscrivent dans une réflexion sur les économies libidinales, un champ théorique situé au croisement de la psychanalyse, de la philosophie politique et de l’esthétique.

Il enseigne en particulier autour des œuvres de Pierre Klossowski et de Félix Guattari, deux penseurs majeurs qui ont exploré les rapports entre désir, subjectivité et organisation sociale :

  • Klossowski, connu pour sa lecture nietzschéenne du désir, la fiction spéculative et la pensée du simulacre.
  • Guattari, co-auteur avec Deleuze de L’Anti-Œdipe et Mille Plateaux, théoricien de l’écosophie et de la subjectivité transversale.

Quentin Dubois s’inscrit ainsi dans une tradition critique issue de la French Theory, questionnant les formes de production du désir, les dispositifs de pouvoir et les mutations de l’économie affective à l’ère contemporaine.

Guy Hocquenghem (1946–1988) était un écrivain, philosophe, militant et journaliste français, figure intellectuelle majeure des années 1970-1980, notamment dans les champs de la politique sexuelle, de la critique sociale et de la pensée post-structuraliste.

Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé de philosophie, il milite dès 1968 dans les rangs de la gauche radicale, puis devient un des premiers intellectuels français à assumer publiquement son homosexualité. Il est notamment l’un des fondateurs du Front homosexuel d’action révolutionnaire (FHAR). Son ouvrage phare, Le Désir homosexuel (1972), mêle psychanalyse, marxisme et critique de la norme sexuelle, influencé par les pensées de Deleuze, Guattari et Foucault. Il y développe une théorie du désir comme force subversive, au-delà des identités figées.Hocquenghem collabora aussi au journal Libération dès sa fondation, et publia de nombreux essais et textes littéraires, toujours marqués par une liberté de ton, une provocation politique assumée et une défiance envers les institutions. Mort du sida à 41 ans, il laisse une œuvre influente, redécouverte aujourd’hui dans les études queer et la critique des normes sexuelles et sociales.

Donna Haraway (née en 1944) est une philosophe, biologiste et théoricienne féministe américaine, mondialement connue pour ses travaux à l’intersection des sciences, du genre, de la technologie et de la politique. est une figure majeure des Gender Studies, des Science and Technology Studies (STS) et des Humanités environnementales. Son style théorique est souvent dense, poétique, mêlant fiction spéculative, récit personnel et rigueur intellectuelle.

Paul B. Preciado est un philosophe, écrivain et militant espagnol, né en 1970, spécialiste des questions de genre, de sexualité et de politique du corps. Figure majeure de la pensée queer contemporaine, il est notamment l’auteur de Testo Junkie (2008), où il explore les effets politiques et subjectifs de l’usage de testostérone hors cadre médical. Son œuvre mêle théorie critique, autobiographie et analyse des biopouvoirs. Paul B. Preciado a entamé sa transition de genre au début des années 2010, de manière progressive et publique.Il commence à prendre de la testostérone en 2004, ce qu’il relate dans son ouvrage majeur Testo Junkie (publié en 2008). Cependant, à cette époque, il ne revendique pas encore une transition complète vers un genre masculin, préférant parler d’une expérimentation politique et corporelle sur le genre. Vers 2014–2015 il adopte officiellement le prénom Paul B. Preciado (il était précédemment connu comme Beatriz Preciado), affirmant pleinement sa transition sociale et administrative. Sa démarche, à la fois personnelle, théorique et militante, s’inscrit dans une critique des normes de genre, des institutions médicales et du biopouvoir.