21-10-22

Art au rayon perçant, inconstance serieuse.

Paris + Art Basel Paris, à la course aux millions.

Violet est au cœur des communications de paris + Art Basel, là, où tous les âges rampent sautillent, valsent piétinent tant bien que mal entre les stands surpeuplés.

Je séduis un couple d’enthousiastes amoureux, les 80 approchant, lui portant casquette de base ball, elle réclamant comme un cri du cœur, plus de peintures de Philippe Guston, qu’elle adore. Conversation que nous échangeons en nous arrêtant ensemble devant un petit format de ses comiques et sinistres figures roses à capuches à pointe du KKK.  

Les caricatures d’un Guston dit le « traitre à l’abstraction », ils ont demandé à en connaitre plus, j’ai partagé ce que je savais, et pourquoi moi aussi j’aimais les toiles de Philippe Guston (rappel). Je les ai retrouvés à la fin de ma visite, eux, ils ont tenus même plus longtemps que moi, dans les couloirs bondés du salon, où les présences se succèdent comme des flashes derrière un clignement de paupières, c’est plus désagréable quand des parfums s’imposent à nous, mais cela reste joyeusement bordélique. Les champs de Mars livré aux millions de l’art.

Sluggish Crab- 2022/Anton Kern Gallery/ Dialogue passionné, ou deux crabes cliquetant sur l’intense « Violet », code couleur du salon Paris + Basel, depuis les hoodies du personnel aux murs ou à la moquette de certains stands. Ces crabes en deux tons de bleus sont comme encadrés par deux volets de bois veinés teintés aux deux effets de brous , deux sculptures de Francis Upritchard, Artiste néo-zélandaise plasticienne dont les frasques de sculptures ont des contours fluctuants.

Wolken aus Afganisthan/ Richter Daniel/ 2022/ Galerie Regen Projects/ Peintre aux grands format enthousiasmant, deux plans spatialisent d’indescriptibles formes, qui déforment, cette danse digne de sauterelles bondissant de Looney Toons, une déformation grotesque d’une image de deux mutilés de guerre. Amère est la joie.

« Angel Z » / Collier Schorr/ 303 Gallery/ quand une photographie rajeunie le naked-art Pictures dans de grands tirages mimant la sculpture conceptuelle, un génie lesbien.

Untitled (from the series « imaginary Records ») 1988 / Paula Cooper Gallery/ Christian Marclay/ La fraiche surprise de ce simple tour d’art est dans cette proposition dénudée des couvertures 33T tunées de collages couleurs, comme une citation de Joseph Albers, ces samplings d’art plastique de plasticien et musicien contemporain connu pour ces montages de pochettes de vinyle. On retrouve les carrés sur des murs, comme un déjà-vu d’une citation dans un tableau un stand plus loin.

Des portraits par Alice Neel, se sont une peu comme le nouveau sel de la peinture pour salon de collectionneur débutant qu’épicent les cimaises de plusieurs booths du salon.

L’effet de pigment au sol, sur les murs, ou sur de larges plaques carrée de verre irisé et néons illumine et colore plusieurs propositions de stands.

Uncreature 2022/ Etienne Chambaud / Esther Schipper / Un accrochage où une débauche d’icônes aux saintes figures sont totalement recouvertes d’Or, dégageant leur seul l’œil, cela qui émerge ? Des regards flottent, contemplant la vertu conceptuelle de l’esprit du plasticien français.

Splash/ Hornimas /2022/ Alavaro Barrington/ Sadie Coles/ Peintre caraïbéen de Brooklyn il crée d’immenses et saisissantes beautés portant les vents de Grenade et  d’Haïti, combinant les matières aux sons figurés, il ravive l’art aux couleurs  sur des formats tendus sur des tôles ondulées, entre autres superpositions significatives.

Sans Titre/ Pierrette Bloch/1978/ Galerie Karsten Greve/ au détour d’un coin de stand, on tourne la tête et c’est soudain l’immense joie  de croiser la  simplicité formelle inspirante dans un collage papier noir sur blanc.

Sans titre / Silvia Bächli/2022/ Peter Freeman, Inc/ Cette découverte précédente qui porte le cœur vers une simplicité formelle, l’emballe donc pour de brutals contrastes de couleurs dans ces traits larges brossés sur papiers.

X-Ray of Meret Oppenheim/1964/ Peter Freeman, Inc./Une pièce rare, c’est peut-être la plus belle photo, dans cette saisissante proposition de cette maitresse d’un surréalisme soyeux à l’élégance rare, bijoux, crânes, quenottes et vertèbres sont les accessoires d’une œuvre forte à l’impact encore neuf.

Untittled/ Hans Josephsohn/ 1994-2003/ Karma International/ le stand détonnant du violet au vert semble comme abriter la cabine de la triste chanson d’un tas de laiton inachevé qui se contemple dans le cadre au brouillard flou d’un miroir voilé de vernis incolore : « je suis énorme, je suis là, je ne suis pas fini.. ou si je le suis, pourquoi je suis fini comme ça ? Heavy présence.

Untitled/ Manoucher Yektai/1960/ Karma Intl/  la virtuose exécution de « pintore » dans ces effets de matière pour ce format de peinture réunissant des lumières néon et les plis de textiles d’une courtine aux obliques.

The suburb of Paris/ Goro Kakei/1990/ Japonaise de piquantes plaisantes rient dans ces couleurs et tracés francs aux rappels de  jouets et graphismes manga.

Untitled (Faces)/Hiroka Yamashita/2022/ les étranges manières que portent ces ombres « genki dessu », un montsre gentil aux yeux fiévreux d’un kokoro tendre.

Kensuke Yamamoto / des tirages et des travaux sur papiers liant une quête graphique de vivantes ombres en des décors abandonnés.

Untitled/Richard Nonas /1975/2014/ Galerie Christophe Gaillard/ des forces en contraste du brut, sur deux papiers frêles.

/Cornel Brudascu/ Superbe blind date avec un peintre de 85 ans, peignant des modèles masculins à bascule, nus, comme un rappel de la peinture provoquant cette indispensable réaction sur les nerfs que réclamait Francis Bacon, pour s’intéresser à quoi que ce soit d’artistique.

Achraf Touloub / heureux de le revoir en grand format.
Yakimasa Ida / Mariann Ibrahim/ une Pink surprise, comme un autre rappel de mon fantôme alcoolique préféré avec ce rappel carné aux rouges et roses pantelant dans un grand volume. Blast !
Wols/ Le tourbillon/ 1947 / Galerie Karsten Greve/ dans un tourbillon comme un crayonné concentré en insécurité obsessionnelle jusqu’au malaise fort, comme resserrée dans ce canevas dont on pourrait négliger l’appel, mais pas l’ignorer, comme un autre cri ?
Et si ? On se plait à rêver parfois, oui si j’accrochais un Eugène Leroy avec ce Per Kirkeby juste comme ça au dessus de mon lit ? Et oui, et si ?

And more and more and round and round, but no millions or billions spilled on the purple carpet..

Instead :

Un Golden Chaï au Curcuma pour digérer tout ça..

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