Museimprim
AMis des TEchniques et de l’HIstoire de l’IMprimerie
Bertrand Boucquey rédacteur et éditeur,
Maison des Métiers de l’Imprimerie

MES Remerciements, et par extension celle des membres de l’association (AMITHEIM,) à la Société Archéologique de Bordeaux, plus particulièrement à M. Philippe Araguas.
Pour l’organisation d’une visite du musée par les membres de la Société Archéologique de Bordeaux le 27 avril 2018
Cette visite motivant la série de cours public de ce début 2019, sur l’histoire de l’imprimerie à Bordeaux.

& avoir permis de réunir les contributions de Mesdames Francine De Belaigue, Myriam Tsimbidy, Françoise Garcia et de Monsieur Jacques Sargos. Tous animant ces dates de cours publics. Mes remerciements pour le Musée d’Aquitaine recevant cette réunion.
Ma seule ambition lors de ce dernier cours retraçant l’histoire de l’Imprimerie à Bordeaux depuis le XVIème, sera de vous faire partager et de vous présenter le parcours d’une institution bordelaise, issue de la détermination associative, dont la poursuite de l’exercice dans ses activités se trouve malheureusement en questionnement aujourd’hui.
Musée et atelier

Une association réunissant certes majoritairement des hommes, mais surtout des machines exceptionnelles en un lieu singulier.

L’association est l’AMITHEIM.

le lieu :
le musée de l’imprimerie à Bordeaux ou un temps appelé Maison des Métiers de l’Imprimerie, une initiative animée par la belle volonté et l’énergie de Monsieur Claude Chauffeteau, le directeur et fondateur de cette association.
Les machines en sont avant tout les trésors, tombés entre les mains de passionnés, elles sont les témoignages vibrants et ronflants de l’ingéniosité humaine, au service d’une industrie qui fût dès sa création au 15ème siècle un artisanat d’excellence.
1987 le musée inauguré

Le musée des AMis de l’HIstoire et des TEchniques de l’IMprimperie fut Inauguré en 1987 par le maire de Bordeaux M. Chaban Delmas.
Dès 1979, Claude Chauffeteau eut l’idée de créer un musée de l’Imprimerie animé par des imprimeurs professionnels, à l’origine principalement pour sauver les racines de la profession de typographe.
Il sut réunir autour de lui sept amis, qui fondèrent l’association des « Amis de l’Histoire et des Techniques de l’Imprimerie » (loi de 1901) en décembre 1980, depuis cette époque bien d’autres se sont joints aux fondateurs.
Comptant jusqu’à 300 adhérents, animé par une équipe de 12 sociétaires bénévoles et membres du Bureau exécutif de l’association.

Tous ces membres sont dévoués à l’ Histoire de l’imprimerie…
Un rappel
2018 fut une année de commémoration forte en Europe,
célébrant le 550ème anniversaire de la mort de Gutenberg.

L’association Amitheim bénéficie du lieu au 8,10 rue Fort Louis, suite à un contrat passé entre la ville de Bordeaux et l’association en 1986.

Le Credo
« Amis des Techniques et de l’Histoire de l’Imprimerie » :
« Héritiers de Gutenberg et de Senefelder, nous nous proposons del’imprimerie, pour sauvegarder le patrimoine professionnel et créer un lien avec l’avenir dans le but de transmettre notre amour du métier.
Au sein de l’association, un musée vivant a été créé permettant ainsi de refaire les gestes d’autrefois et de travailler avec des artistes.250 machines, meubles et outils sont regroupés, couvrant 160 ans d’existence.Le patrimoine du Musée représentant 81 imprimeries de la Gironde ainsi que 14 imprimeries desdépartements 16 – 17 – 19 – 24 – 31 – 37 – 40 – 47 – 64 – 65 – 87. »

Les locaux comptent 1400m2, dans lesquels sont réunis outre les activités, ce qui constitue le fonds du musée : 250 machines, des équipements nombreux, divers matériels en conservation, une bibliothèque :
600 livres, (1885 à 1950) documents publicitaires de matériel d’imprimerie, documents techniques sur diverses machines, documents photographiques, affiches.
180 livres et brochures techniques sur les divers métiers de l’imprimerie, documents pédagogiques (utilisés dans les centres de formation .)
M. Claude Chauffeteau le directeur l’animateur en est la « pièce moteur »
Président et animateur de l’association en résumé.
Un parcours : imprimeur, acteur social, puis enseignant d’un éminent secteur professionnel, où les événements d’une vie se seront enchainés d’une manière qui permit la création d’un musé de l’imprimerie à Bordeaux.
M. Claude Chauffeteau, enseignant à Gustave Eiffel (Lycée Technique de Bordeaux), puis au lycée des Iris à Lormont est un collectionneur et un chineur d’objets, de revues, d’outils et bientôt de machines ayant rapport direct avec l’histoire de l’imprimerie et celle du monde du travail de l’imprimerie à Bordeaux, dans la région Aquitaine. Assistant à nombre d’expositions et conférences, où il côtoie passionnés (du secteur de l’imprimerie) adultes et jeunes.

La prédestination familiale aurait dû le mener en droite ligne, via les voies ferrées des réseaux à la régie SNCF où travaillait le père de M. Chauffeteau. L’imprimerie et son secteur d’excellence et de savoir-faire se sont imposés durant ses études.
Passant en 54 le concours de Maître imprimeur –
je le cite « chez moi personne ne savait ce que cela signifiait, car aucun membre de ma famille ne travaillait ou ne côtoyait des personne travaillant dans l’Imprimerie ».
Suite à ces premières années de formation le Président des Maîtres Imprimeurs de la Gironde à l’époque, Monsieur Rousseau, lui propose d’intégrer une imprimerie plus en vogue, plus moderne que la sienne, les Imprimeries Rousseau étant encore dédiées aux machines typographiques et litho. L’Imprimerie Lacoste, où il rentre en octobre 1956, pour une formation d’apprenti.
L’engagement en Algérie provoque une coupure de 28 mois à compter de janvier 1960. Il réintègre Les Imprimeries Lacoste de Juin 1962 à octobre 1966. Il passe à l’éducation nationale en 1966, où il intègre le collège technique G . Eiffel… Lycée professionnel…lycée technique…les IRIS à Lormont.
Au Lycée professionnel Gustave Eiffel, où étaient formés tous les métiers de l’imprimerie, et à Toulouse Lautrec la formation au C A P : Composition, impression, /Monteur-/incorporateur-/graphiste- /compositeur – imprimeur.Rue Ferbos et Rue Dupeux. Puis à l’Etablissement scolaire devenu pôle interrégional de Formation aux Métiers des Industries et des Arts Graphiques, le Lycée des Iris. Lormont. Enseignant jusqu’en septembre 2001. Il effectuera également de nombreux stages de plusieurs mois en 35 ans d’enseignement à Lille, Paris, Grenoble.

Un Professeur ou plutôt un passeur de savoir :
Préférant le terme ou la dénomination : « d’instructeur public ».Il assurera d’autres cours dénomméescours de promotion sociale,en plus de sa fonction de professeur au lycée Gustave Eiffel. De 1974 à 1986. On parle alors d’un « passage » : la formation des apprentis, soit des adultes, soit des jeunes en transition professionnelle, les cours étant chapeautés par le collège technique Gustave Eiffel
C’est donc en parallèle à ses obligations professionnelles, que enthousiaste de l’Imprimerie, il évolue à passionné, étudiant l’histoire de l’Imprimerie dans la ville de Bordeaux, recherchant, et rencontrant de nombreux acteurs et employés du secteur.
Connaissant également bien toutes les spécialités des imprimeries de Bordeaux et de la région, et leurs personnels, il sait également pointer les spécialités.
Sachant où se faisait tout et quelles étaient les spécialité des entreprises, ce qui appuyait ses prérogatives d’enseignant afin de placer au mieux les apprentis issus des établissements techniques de formations.

Première collection et réfection au garage chez Claude et Mme Chauffeteau.
« J’ai commencé à collectionner des machines tout simplement par ce que l’on me confiait des machines. »
Des machines qu’il faut bien conserver, certes dans un garage, mais ce sont les matériels d’entretien, les outils et la voiture qui finalement couchent avec la caravane dehors. Jusqu’à ce jour où Mme Chauffeteau conseille à son mari de prendre une décision avant de se laisser envahir.
C’est donc, rapidement suite à cette réflexion juste, que l’idée se forme de monter quelque chose : ce quelque chose sera :recréer un atelier de litho comme il l’avait connu dans ses premières années de formation, puis comme employé aux imprimeries Lacoste.

Le Muséede l’Imprimerie un lieu et une situation
Vers 1974/75 la Lithographie en tant que commande professionnelle et secteur d’activité avait complétement disparu de Bordeaux. C’est suite à ce constat de l’époque, avant que les statuts de l’association ne soient déposés en 1980, que se conçoit en gestation le musée de l’imprimerie.

M. Chauffeteau rencontrait les nombreux acteurs et patrons du milieu, venus pour les examens, dont il assurait la supervision, ou lors des cessions de cours d’adultes.
Lors de ces rencontres, il aura été évoqué la recherche menée par l’association, afin de trouver un endroit pour accueillir ce projet, qui n’était pas encore un musée.
Des vœux qui circulent, de bouche à oreille entre les bonnes volontés de la jeunesse, les étudiants et les apprentis. Jusqu’à certains édiles de Bordeaux, dont quelques uns sont également leurs parents. Le hasard qui fait le destin : en fait le fils de M. Lajugie qui suivait les cours, (Marc Lajugie ancien secrétaire général de la CUB, à l’époque où la mairie de Bordeaux est gouvernée par Chaban-Delmas), aura entendu cet appel pour en parler à son père ?
Ce qui occasionna un appel téléphonique, cette fois, de monsieur Lajugie où il propose à l’association de placer les machines dans un parking situé au Ponant Mériadeck. Un niveau de ce parking était destiné aux archives de Bordeaux, la ville souhaitant récupérer ce lieu était en conflit à ce propos avec la CUB.

L’espace d’accueil et d’exposition situé en sous sol, anciennement un parking côtoie les archives administratives de la ville, Mais le procès entre la CUB et la Ville est perdu, l’édile propose un nouveau lieu.
Ce seront les entrepôts du 8-10 rue du Fort-Louis. Dans le sous-sol où est situé le premier musée, l’association reçoit des artistes, le propos est de faire circuler la communication concernant l’action de l’association et grossir les rangs des adhérents au sein du musée.
Ce plan de communication dédié fait également passer un message : le musée de rentre pas en concurrences avec les imprimeries de la ville et de la région, puisque n’y seront réalisés que des tirages et des travaux d’artistes, c’est à dire en très peu d’exemplaires et signés.

Marc Lajugie, peu de temps après la mauvaise nouvelle de la perte des locaux de Ponant Mériadeck donne donc rendez-vous à l’association dans le quartier Ste Croix, afin de présenter des lieux désaffectés : un entrepôt de torréfaction et stockage de café.
M. Chauffetau, accompagné des partenaires de l’association et des représentants des Imprimerie Pujolet Wettervald et également d’ imprim33 qui produit des livres pour la région et des ouvrages de luxe.
Tous vont découvrir ensemble cet endroit et juger si il convenait au déménagement et à l’établissement des machines. Réagir et décider ensemble en tant qu’association. « La mairie avait un droit de préemption sur ces locaux, et si nous étions intéressé, elle les rachetait alors pour accueillir le musée, c’était inespéré, on était trois et on a dit oui ».
Il n’y avait rien dans les locaux construits à l’époque vers 1920/30, il restait juste une cheminée. Tout ceci se déroule en 1980, à la suite de quoi seront signés les statuts de l’association.
Beaucoup de travaux et des collaborations développés avec des artistes et d’autres structures obligeaient l’association à se déclarer, mais auparavant c’était avant tout une association de copains.

AU 8-10 rue du Fort Louis, la ville traita en premier lieu la charpente, et ce n’est que petit à petit que les machines et les aménagements des locaux seront installés, c’est tout d’abord un lieu de stockage du petit matériel, puis un jour on appellera l’association pour leur signaler une machine…à récupérer , c’est l’histoire de Simone..

Le fonds du musée se verra augmenté ensuite avec des machines et des savoirs mécaniques certes obsolètes aujourd’hui, mais qui assurent un témoignage de l’ingénierie de ce secteur d’activité depuis le XIXème jusqu’aux années 1970, puisqu’ensuite la révolution de l’impression offset et le numérique bouleverseront ce secteur d’activité et tous ses métiers.
Le parc des machines au musée de l’Imprimerie
250 machines et autant de matériels divers, casses et différentes fontes de caractères, entre autres. Tous les métiers de la chaine du livre, de l’objet imprimé (imprimerie de labeur), de l’imprimerie d’Art, dorures, relieurs, bilboquets ou étiquettes de bouteilles de vins y sont présentées. Des machines et des outils, conservées, disponibles, consultables et pour 90% de ce matériel en état de marche et de fonctionnement. Rassemblés grâce au long travail d’établissement de ce que l’on se doit d’appeler un fonds, collecte et rassemblement initié au départ par le motif du déménagement des machines de l’école Gustave Eiffel rue Ferbos pour le nouvel établissement à Lormont.

Certaines machines de l’ ancienne école forment une grande partie du fonds du musée de l’Imprimerie à Bordeaux,
« le diagnostic pédagogique établi par les enseignants de la filière, eut comme résultat que certaines machines ne feraient pas le voyage vers Lormont. Lors de ce déplacement, les déménageurs mobilisés étant pressés ont eu besoin de direction claire outre la manipulation et la gestion de camions et grues, trier les machines était problématique. Une partie de ce matériel devint donc celui à destination du Musée sur les machines qui n’étaient pas à destination des Iris. »
plus de 250 machines, une grande partie est produite c’est à dire construite ou manufacturées en Aquitaine
Sur la liste des machines (établie en 2018), plus de 250 machines, une grande partie est produite c’est à dire construite ou manufacturées en Aquitaine. Les zones géographiques, leurs lieux d’origine et les établissements donneurs sont répertoriées et consultables à des fins documentaires.

Les machines pour témoignage
De la manière dont le Musée de l’imprimerie est constitué, on peut assurer l’exécution de travaux artistiques plus ou moins important, avec entre autres deux presse à bras litho, des machines typo et d’autres qui ont été données par les imprimeurs de la région.
« Toutes les machines portent les noms et établissements donneurs. »

Une enquête a été menée également au cours de la constitution du musée, sur les machines disponibles, même si certaines auront été laissées de côté, telles celles qui étaient en vente, où nous n’avons pas posé de préemption muséale.
« Il existe un marché international pour les plus rare. Les plus communes sont dégagées en les débarrassant. Pas de doublon « .

Certains établissements en cession d’activités confient la vente de ce type de matériel au musée, faisant partie du cercle Gutenberg réunissant les établissements culturels européens dédiés à l’histoire de l’Imprimerie.
La SAGA des machines
Liste des machines :
« Avec cette machine (…en forme de Berceau°) peuvent s’exercer à son maniement les enfants, ce sont des machines dîtes à « type coup de poing », Celle-ci imprimait ce que l’on appelle les petits bilboquets : petits imprimés, type prospectus ou images de communion, son origine une machine américaine que les alliés envoyaient par parachute en France lors de la guerre.
Une autre Machine anglaise (…°) ressemblera à unchauffage/scaphandre, envoyée par bateau durant la guerre, encore une mécanique à la main qui permet de faire participer les enfants.

Cette copie de la presse de Gutenbergvient du village médiéval La Teste La Hume, et l’imprimeur du site propose « si vous êtes intéressé on troque » avec une machine en double. Cette simili de l’époque peut être aisément transportable et exposée lors des ateliers mobiles, nombreuses manifestations auxquels a participé l’association depuis son ouverture. Pourquoi une copie car l’original n’a pas été retrouvée, ni son schéma reproduit dans un document certifié de l’époque.
Le fonds du musée sera augmenté ensuite avec des machines et des savoirs mécaniques certes obsolètes aujourd’hui, mais qui assurent un témoignage de l’ingénierie et de ce secteur d’activité depuis la fin XIXème jusqu’ années 70, la révolution de l’impression offset, la numérisation bouleversant le secteur d’activité et tous ses métiers.
La Saga des Machine suite – 1840 :
De vieilles machines sont confiées, suite à des rencontres d’anciens élèves : lors d’un entretien avec l’un d’eux (ancien élève) revenu de Madagascar pour Bergerac, fils du Patron, il souhaite reprendre l’Imprimerie de son père. Ce déplacement occasionne en parallèle la visite d’une vieille imprimerie dans Bergerac où des machines sont à identifier. Il régnait dans cet imprimerie un fouillis immense. Le propriétaire présente une machine qui, déclare t’il, n’existe plus.
Machine Typo à pédale au mécanisme qui ressemble à une machine à coudre

Date de création 1840, des grosses roues, une pédale etc., en effet jamais vue ou entendu parler auparavant,. Le propriétaire déclare : « je vous en fait cadeau, à condition : Que vous m’en débarrassiez ! »(
Embarquant la machine originale et rare, à l’aide d’une remorque, M Chauffeteau provoqua t’il un bel embouteillage entre Bergerac et Bordeaux ?

Puisque au delà des 600kg au lieu des 300 réglementaire chargée sur la remorque son véhicule ne dépassa pas le 30 à l’heure.
Le déplacement de la machine exécuté avec l’aide du propriétaire et de l’élève (ancien), elle avait été démontée pour la charger.
M. Chauffeteau se mit donc en devoir de la remonter seul, dans son garage(cité plus haut) où il déplaçait et conservait ces machines.
Heureux bricoleur, certes, il se trouve secondé par des élèves internes, qu’il accueille lorsque des familles ne pouvant pas s’en occuper ou simplement supporter les coùts de voyage pour le WE les élèves ne pouvaient pas revenir chez eux, ces jeunes sous son aile s’organisant au montage et remontage des machines et formation à la préservation et entretien dans un esprit d’équipe.
Simone :
« Et nous tombons sur cette Simone, une très grosse machine, qui nous est proposée par l’imprimerie Rousseau ».
Ce patron a racheté Péchade, incluant l’imprimerie Rousseau, dont l’atelier était situé à côté des locaux de Sud Ouest rue Cheverus /quartier Ste Catherine/porte Dijaux) Cette entreprise possédait trois de ce type de machine, du nom des trois filles du fabricant : Jacqueline, Catherine et Simone. L’imprimerie Rousseau était spécialisée dans l’impression d’affiches à partir de gravure sur bois ou en linographie, les affiches du grand théâtre et des corridas. Le déménageant de l’imprimerie Péchade à Pessac, le directeur propose à l’association d’en récupérer une. Lors de la visite de ce lieux, la constatation est qu’il y avait en fait trois marques et aux formats légèrement différents.

A l’examen car la machine est massive et grande(format d’impression des affiches et des plaques de Linogravue ou Xylographie), on en fait le tour, et l’on descend pour ainsi dire dans la fosse où est situé le mécanisme, car là une bielle s’enfonce dans le sol.
Le Mécanicien : « c’est sérieux tous les boulons sont numérotés et il y a l’équivalent des numéros devant chaque trou, qui correspond au boulon, sur les trois machines ».
Entre Jacqueline, Catherine et Simone est choisie, Simone, car elle apparaît être la machine la plus simple à manipuler, à sortir du lieu, notamment quand les assemblés remarqueront ses pieds en « patte de canard » posés au sol, ce qui permettrait de la faire rouler. Mais c’est qu’elle semble en fait juste posé au sol : une partie du bâti sous les pieds étant en fait pris dans le béton, il a fallu dégager ses pieds « pattes de canard » au marteau piqueur. Ce père, par l’intermédiaire de l’élève, offre de prêter un marteau piqueur.
La machine démontée est posée à plat en morceaux, sauf les principaux cylindres, la table à encrer et il restait la bielle en dessous et les grosses roues du mécanisme entrées dans le sol.
Le copain mécano prévient : ça on le démontera en dernier.
Vue la dimension, ce serait la seule et première machine à rentrer dans le nouveau bâtiment, au 8-10 Fort Louis, avant de faire rentrer les autres. La partie Bielle et engrenage qui était au dehors et dessous, devait être bâti un coffrage sous la machine. L’association fait appel à un maçon de connaissance.Ce maçon de maison venu, il dresse un plan avec les mesures, calculant les empiètements et le dessin que formait le châssis de la machine de chaque côté, sa largeur, pour soutenir la plateforme et de façon accueillir la bielle en dehors.
« Et cela aura été et du premier coup on a posé la machine et cela convenait cela, allait ! »
La force était sans doute de s’être adressé à des professionnels et de pouvoir prendre le temps.
Machines & machines
Les Stanhope,il y en a trois dont une fut vendue au musée de Strasbourg.
Typographique à mains-type coup de poing ( 5) manufacturée entre 1900 et 1950.
Typo à mains, -type Stanhope (5) entre 1800 et 1950.
Typographique à Pédale –type « Minerve » (20) entre 1840 et 1946.
Idem –type « Phoenix » (4) 1930.

- On ne peut pas les citer toutes :
- Machine Bordelaise Frappier avec un socle en croix, que l’on retrouve à la base des fameuses machines anglaisesStanhope.
- Typo de type « deux tours »,
- à pédale de type arrêt de cylindre et à arrêt de cylindre,
- platine aile de moulin,
- presse à épreuves, toutes sont autant de machines en parfaite état de fonctionnement, confiées et entretenues à l’association.

Depuis la Charente : leMassicotdu nom de l’inventeur, aura été offert alors qu’au départ ils est mis en dépôt ,depuis une vingtaine d’année au musée.
Un autre Massicot très ouvragé Monsieur Théodore provient de Toulouse. Surtout utilisé par les relieurs au tracé pour les coupes droites.

Et entre autres matériels, car une quantité non négligeable de métiers et façonnages sont représentés au Musée.
Des cuves pour recycler les papiers : c’est dans une mercerie que l’on récupère les chiffons que l’on mèlange aux chutes de papiers recyclés, afin de créer du papier au XVIIIème siècle, dans des bassines en fonte l’on faisait bouillir les chiffons et papiers, puis était récupérée pour une balle ficelée ensuite revendue à la fabrique de papier..
Une Pointeuse qui fonctionne pour une société de 25 ouvriers, mécanique à remonte pour une semaine, y seront indiquées sur un disque des lignes poiçonnant des feuilles de papier, à la fin de la semaine on les apporte au comptable pour comptabiliser et certaines pour pointer en rouge pour retard ou noir pour les bonnes heures. Pointeuse récupérée dans une imprimerie sur métal aux située aux capucins.
Machine de fonderie,pour réaliser des saumons, de plomb toujours dans un esprit de récupération.Spectaculaire entrée au musée, elle fait aussi son pesant de fonte démontée et chargée dans une remorque à l’époque.

Sur ces presses à bras, comme celles utilisées à l’époque de création du journal la Petite Gironde, la particularité c’est qu’entre 50 ans de distance entre deux machines, c’est la même chose, en matière de mécanique, ces deux machines sont d’origine françaises, Mais la différence c’est ici (sur la première) on actionne une plateau par un contrepoids (fondu dans un pot de fleur), Alors que pour cette autr (enb second plan sur la photo) : plus de contrepoids mais des ressorts, mais elles sont toutes deux exactement destinées au même usage.
Et bien d’autres machines à presse, puis à pédale et à presse à main.
Le fameux journal la petite Gironde a débuté aprés1800 , une « feuille de choux » imprimée sur quatre machines de ce type. Tous les ouvriers étaient formés sur ce type de machine à main.Certaines des imprimeries de Bordeaux, dont Wetterwald, cessent leurs activités au début des années 2000, avaient confiés des machines en dépôt à l’association, elles sont toujours là plus de vingt ans après
Les démarches et recherches du musée de l’Imprimerie avaient en quelque sorte redynamisé l’intérêt pour le marché de machines anciennes, ainsi les Wettervald ont ils pu vendre des machines lors de leur cession

Wetterwald)
Et bien d’autres que nous vous invitons à venir découvrir au musée..

L’Association des amis des techniques et du Musée de l’imprimerie
Cette association compose l’équipe d’un musée actif, puisqu’il gère un fonds et assure un bel exemple de sauvegarde du patrimoine, entre autres mission d’archéologie technologique et mécanique des machines et des presses, des pierres lithographiques, de machines de composition typographiques, massicots, casses typographiques, outils de dorures, formes pour découpes d’étiquettes et bilboquets cousoirs, etc…
Une liste de ces matériels est indexée aux statuts du Musée de l’imprimerie.

L’ ARCHEOLOGIE INDUSTRIELLE.
Tous les centres d’Archéologies industrielles sont liés à des centres deformations (public ou privés).
Le matériel est répertorié au patrimoine national par les services de la DRAC Aquitaine : 150 machines, de 1800 à 1960, en état de marche.

Des machines qui imposent une chorégraphie ancienne du labeur
La pédale d’une rappelle la machine à coudre, les grandes roues, les presses à bras etc. Ou épousant l’ergonomie du corps, comme l’appui du ventre contre un plateau où l’ouvrier peut changer de jambes, attrape les feuilles etc..
Un ouvrier sur une machine Litho se devait d’enchainer les feuilles pour des raisons d’encrage, pour exercice essayez de marger 10 feuilles en suivant. C’est un métier

L’imprimeur


On peut consulter sur cette première page d’ouvrage la mention des qualités et du rangs social des imprimeurs à compter du XVI et ensuite en France.
Un rappel en terme de nomenclature, on pourrait même parler dans ce qui composait la noblesse ouvrière : de la place des métiers de l’imprimerie.

Le typographe portant à l’époque (XV-au début du XXème siècle) chapeau et épée, les grands hommes entrant dans un atelier de typographie saluant distinctement l’ouvrier.
C’était aussi l’ouvrier qualifié qui savait lire et écrire, rédigeait les documents officiels, tous dans un atelier de l’ouvrier au mécano maitrisant ces notions, à différents degrés d’expertises, s’entend.
L’engagement social des travailleurs de l’imprimerie est une introduction à la compréhension du tissus syndical.

Avec un activisme très prégnant dans le secteur des éditions et de l’imprimerie qui tient également une place primordiale dans l’histoire de la vie ouvrière depuis le XVIème siècle
Des actions syndicales, même si certains préfèreront en revendiquer surtout la mission sociale, hors de tout activisme politique.
De la place des métiers de l’imprimerie dans l’histoire de la vie ouvrière depuis le XVIème siècle
On rappellera en terme d’action des ouvriers de l’imprimerie dans les grandes grève, notamment un des premières grève d’ouvriers en France ou le TRIC de Lyon en 1539.

Durant la longue histoire des mouvements sociaux, cette catégorie professionnelle, l’imprimeur, par ses revendications aura contribué à faire progresser les statuts du monde du travail.
Les effectifs d’emploi
dans les métiers de l’imprimerie chiffre Communiqué de l’IDEP news lettre 2015.
Imprimerie
2005 : 5076
2013 : 3474
Employés salariés
2005 : 70 770
2013 : 44 555
Autant Pme que TPE

La chaine graphique comme on a coutume de l’appeler, dans les métiers de la publication ou l’édition, suit la tendance de internationalisation, une question de coûts, et les conséquences de la partie négative de la mondialisation. Aujourd’hui les éditeurs impriment en Italie, en Espagne, en Turquie en Chine, la charge budgétaire des transports étant (en partie avalée) dans le coût global. Les imprimeries spécialisées existent encore en France, surtout grâce au monopole de certains (groupe de presse, etc) mais doivent développer des politiques agressives de gestion des coûts, dans le souci d’un préservation et conservation d’exercice.(…)

Situation du Musée
Le musée de l’imprimerie, Museimprim (Plan) occupe le 8,10 rue du Fort Louis, 33800 Bordeaux (quartier Ste Croix)

Sis place Pierre Renaudel dans le quartier Ste Croix.
Une rare place pavée aux peupliers centenaires, à peu près libre de circulation, qui s’ouvre sur la perspective de la très belle église Ste Croix,
Quartier Ste Croix, où l’on peut rapidement évaluer l’attrait culturel et pédagogique centralisé en mentionnant tous les établissements environnant,
petit moment de détente :
- le TNBA– Théâtre National Bordeaux Aquitaine,
- le CBJTou Conservatoire de Bordeaux Jacques Thibaud accueillant une large partie du
- PESMD Pôle d’Enseignement Supérieur Musique et Danse,
- l’EBABXou l’école de Beaux Arts,
- l’IJBAl’école de journalisme.
Tous ces établissements ont malheureusement peu d’interaction ou peut être perdu l’intérêt pour les fonds du musée et ses activités, hors la semaine du salon du livre à Bordeaux au Printemps (L’escale du Livre) qui se déroule chaque année au mois d’avril, où est assurée une permanence d’atelier et des scessions de démonstrations sur les machines du musée notamment la copie de presse Gutenberg.

Perspectives
Les associations dans leurs mission d’éducation sociale sont dépendantes de l’intérêt général et de la communication politique.
La mairie de Bordeaux estime (communication de M. Fabien Robert du13/11/2017) entre 3 à 5 ans, avant le déménagement de l’établissement et la dispersion ou la gestion et destination de stockage des machines. Cette décision est motivée pour des raisons de nouvelle dévolution des lieux à l’Ecole des Beaux Arts, et peut être également motivée par l’âge des membres de l’association et la non continuation programmée de l’activité du musée de l’imprimerie, dont les couts de fonctionnement sont supportés par la seule association des musées de l’imprimerie (AMITHEIM).
Le musée a été fermé aux publics, pendant plus de 8 ans (2002-2009) suite à un diagnostic des locaux commandés par la Mairie, les membres de l’association ont tenus les locaux en ordre de fonctionnement durant ces années là, travaillant pour des commandes et travaux d’artistes.
Pour suite à un contre diagnostic invalidant le précédent, permettre une réouverture du musée en 2010.
Le musée, peut être visité toute la semaine : il fonctionne avec des prises de RdV, soit pour des visites à thème pédagogique des scolaires ou d’autres associations, ou des groupes privés. Et également pour les collaborations avec des artistes : lithographies, impressions.
Lancé courant 2108, un plan d’initiative civile, pour la préservation du musée de l’imprimerie à Bordeaux propose dans un premier temps : des séances de travail avec des artistes (résident local, régional, national, international,) ceci afin d’organiser une exposition courant 2021, qui proposerait des travaux dont les produits de vente seraient destinés à 50/50 artiste et bureau du musée de l’imprimerie.
La proposition permettrait de définir un projet de continuation avec un angle de développement centré sur l’Imprimerie d’Art en Aquitaine.
Afin de motiver la recherche et établissement d’un lieu futur d’implantation pour le musée de l’imprimerie, conservant les activités de parcours pédagogique spécifique qui serait assuré en continuation de l’histoire de l’imprimerie et de la préservation du parc mécanique au titre de patrimoine technologique, ou archéologie mécanique.
Centre Culturel de l’Impression d’Art en Aquitaine. La structure gestionnaire (association et/ou TPE) proposerait des contrats de partenariats avec des institutions, établissements scolaires, associations, artistes, graphistes, imprimeurs, maisons d’éditions de livres d’artistes et des typographes.
Lieu de production et d’exposition, préservation du fonds et perpétuation de l’action originelle du musée. Vente des produits et volumes, livres, multiples.
Le projet définit comme jauge de fonctionnement un lieu tel le musée de l’imprimerie de Nantes (trois associations, la ville et la région et établissements régionaux comme partenaire, 5 employés, un fonctionnement hebdomadaire d’heures d’ouverture, et des bénévoles, artistes et permanents).
Des expositions dédiées seraient également produites telles les expositions du musée de l’Imprimerie de Lyon : Le musée de Loire (Maury) Et de Strasbourg
Les musées de l’imprimerie en France et en Europe

Strasbourg : L’association sollicite un lieu pérenne dont elle assurerait le fonctionnement par des visites, stages, ateliers, résidences, et par le soutien de sponsors et mécènes. Ce qu’elle n’a pas obtenu jusqu’à présent de la Ville de Strasbourg, pourtant une association très active lors des commémorations de l’année Gutenberg.

Lyon : Musée de l’imprimerie et de la communication graphique de Lyon,Classé musée historique depuis 1964 établi dans l’hôtel de la Couronne, siège du musée de l’Imprimerie, situé au 13 rue de la poulaillerie dans le 1erarrondissement, il accueille de nombreuse expositions d’envergure nationale et internationale sur la communication graphique et l’art graphique.

Nantes : Ouvert en 1986, le musée soutenu par la ville et la région regroupe différents partenaires, associations, institutions autour de plusieurs axes de communication, le musée emploie quatre personnes à temps plein, les membres de l’association sont bénévoles.

AMI (Loiret) : sis prés des imprimeries du groupe Amaury :Plus de 5000 m2 d’exposition aux portes de l’Ile de France à 70km de PARIS.150 machines exposées. Apprenez dans un des 5 ateliers : fabriquer du papier, marbrer, composer, imprimer et relier. Découvrez les petits théâtres, les fresques géantes. Comprenez le fonctionnement des presses à imprimer devant des machines en mouvemement.

Mayence, Musée Gutenberg Le Musée Gutenberg s’auto désigne Musée mondial de l’Imprimerie, il compte parmi les musées de Mayence, Sa missions principale est d’enrichir, de conserver, de documenter et de valoriser auprès de divers publics le patrimoine livresque et graphique de l’histoire de l’imprimerie.

Les Citations :
car les imprimeurs,relecteurs et correcteurs sont des amoureux de la langue et des idées bien ordonnées apportant la lumière dans les esprits confus :
Paul Dupont, célèbre imprimeur français:
trois phases ont marqué les progrès des connaissances humaines :
1er : le langage qui servit aux hommes à exprimer par la voix leurs pensées.
2ème : L’écriture qui peignit la parole.
3ème : l’imprimerie appelée à multiplier les signes des pensées et à les rendre impérissables.
A Firmin Didot : La découverte de l’imprimerie sépara le Monde Ancien du monde moderne, ouvrant un horizon nouveau au genre humain.
Musée virtuel de l’Imprimerie.
« Nous devrions considérer la variété typographique comme la conséquence naturelle de la créativité humaine » Sébastien Conter(couter ?).
La liberté d’expression :
article 1 de la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881 :
« L’Imprimerie et la librairie sont libres. »
DOC Bordeaux 2014, donner envie de culture à tous.
« Donner envie de culture, c’est mettre la culture dans la rue, en faisant de nos espaces publics rénové autant de scènes naturelles proposées aux créateurs »
Alain Juppé Dictionnaire amoureux de Bordeaux éditions Plon 2018.













6 réponses à “L’imprimerie avait une histoire en son musée à Bordeaux”
Présentation remarquable de ce musée atelier, bravo !
…. c’est fini ….. :-((( https://www.lefigaro.fr/bordeaux/les-tresors-du-musee-de-l-imprimerie-deloge-par-la-mairie-de-bordeaux-bientot-a-la-dechetterie-20230704?fbclid=IwAR3h_WQ38UPPkE_m4rXGgFfjJwFpXioZSWOKjE_bBMdTPEWHnN2MBaWimLE
… c’est la Fin du Musée … on ne sait même pas où vont aller les machines , les livres …. c’est une catastrophe ! https://www.lefigaro.fr/bordeaux/les-tresors-du-musee-de-l-imprimerie-deloge-par-la-mairie-de-bordeaux-bientot-a-la-dechetterie-20230704?fbclid=IwAR3h_WQ38UPPkE_m4rXGgFfjJwFpXioZSWOKjE_bBMdTPEWHnN2MBaWimLE
Bonjour votre musee est il encore ouvert?
Bonjour le musée est malheureusement fermé et la collection en voie d’être dispersé, la Marie de Bordeaux retire la jouissance du bâtiment qu’occupait l’association qui en avait la charge depuis 40 ans. Voir article récent du Figaro https://www.lefigaro.fr/bordeaux/les-trésors-du-musee-de-l-imprimerie-déloge-par-la-mairie-de-bordeaux-bientot-a-la-dechetterie-20230704
Il ne faut pas lâcher l’affaire et interpeller le plus de monde possible, dans tous les sens !!! Il faut trouver un nouveau local au Musée; ALLEZ ON S’ACCROCHE !!! Moi j’envoie l’info tous azimuts, ensuite il faut relancer tout le les gens contactés en septembre, et à un moment donné, il va falloir que le grand public se rende compte de la la catastrophe que cela représente …